Petites réflexions sur la procrastination
Comment s'aimer quand on ne fait pas ce qu'on devrait faire
J’en ai déjà parlé : la procrastination est mon deuxième prénom.
Pourquoi faire aujourd’hui ce que je pourrais faire demain?
Je ne vais pas en rajouter sur ce qu’est la procrastination.
Personne n’en parle mieux que Gringe et Orelson avec les paroles d’”Inachevé”:
J'finis pas mes phrases, j'connais pas les points
J'commence après-demain, j'contrôle pas l'destin
Rien n'est assez bien, j'finis jamais rien
Manquerait la moitié des traits si j'devais t'faire un dessin
En hommage à toutes les opportunités gâchées
À nos histoires mortes avant d'avoir démarré
Aux heures laissées passées, aux potes jamais rappelés
Aux jobs que j'ai lachés, aux portes que j'ai claquées
À tout c'que j'laisserai
Inachevé, inachevé, inachevé
Inachevé, inachevé, inachevéAdolescent mon seul but c'était mettre des paniers
Bien sûr, j'ai tout plaqué pour un seul match où j'ai pas joué
Évidemment j'vais faire pareil avec le son
Pas besoin d'une bonne raison, t'façon j'suis pas censé rapper
À toutes les vérités qu'j'ai pas osé m'avouer
Ma meuf me casse les couilles, j'ai pas les couilles de m'en séparer
J'attends qu'elle m'quitte, les bras croisés en attendant la suite
En avant dans la fuite, j'attends la gloire, j'attend qu'elle m'bipe
Incapable de faire des choix j'suis comme mes figurines
Inutile, j'reste chez moi, j'baisse les bras
Inachevés
Un prototype, une version beta
Une seule réponse à toutes les questions "j'sais pas"
Comme un constat d'échec dans la playlist
Comme un air d'abandon sur la setlist
J'fais rien à fond donc j'serais qu'à moitié triste
Et à l'image de tout ce que j'ai fait jusqu'à maintenant j'vais même pas finir mon coupletPourquoi quand elle m'attend sagement j'passe toutes mes nuits à jouer?
Pourquoi est-ce que je l'évite lâchement quand j'la sens tiraillée?
J'trouve pas les réponses, p't-être que j'suis comme Mario
La tête dans les nuages à la recherche d'une vie cachée
J'compte plus mes relations inachevées
Meuf ou branlette améliorée, j'fais pas la diff'
Donc elle me quitte fâchée
J'ai essayé de changer les choses, lui dire avec des roses
La sauver de mes névroses mais comme les études ça m'est vite passé
Et j'ressens comme un vide(inachevé, inachevé)
J'ai jamais rien fini sauf c'que j'ai entrepris d'gâcher
Complètement détaché, j'm'écoute raconter des histoires
Le monde peut bien m'attendre même si j'suis tout seul à y croire
Faudrait qu'on s'pose et qu'on discute
Qu'on discute? Ouais on verra ça demain
Là j'vais rejoindre mes potes, c'est jeudi soir
Mode de vie nul, j'avale la pilule tristement
Admettre la vérité j'refuse, j'me monte des complots
Longtemps que j'simule, persuadé que j'fixe le temps
Incapable de voir que tous mes refuges sont mes tombeauxLong à la détente, mauvais sur la longueur
À quelques millièmes de secondes de laisser passer mon heure
La tête plein de doutes, à confondre rien foutre avec patience
J'te parle pas de galanterie quand j'dis que j'laisse plus passer ma chance
La médiocrité commence là où les passions meurent
C'est bête mais j'ai besoin de cette merde pour sentir battre mon cœur
J'ai tellement misé sur mes faiblesses et mes failles
J'mérite une médaille, au final j'ai fait qu'briller par mes absences
Tu parles de quoi? J'te parle de moi, j'te parle de faire des choix
Si tu renonces, t'as rien, tu choisis pas, faut que j'me barre de là
Et on parle et on parle de partir pendant qu'on reste là
Mais si on s'tire c'est vers le bas, on s'y fait, on vit presque pas
À partir de maintenant j'commence mon ascension
J'ai plus peur du vide, d'affronter la spirale sans fond
Donc j'arrête d'arrêter, j'abandonne l'abandon
Si j'dois finir une seule chose c'est cette putain d'chansonEt c'est la première mesure de ma vie d'après
Et ça fait 15 ans qu'tout le monde se dit "ça va lui passer"
Mais si t'écoutes les personnes qui dorment les rêves n'arrivent jamais
J'veux pas vieillir blasé, à 50 piges passées, l'envie d'claquer
Alors j'lâcherai mes derniers flows jusqu'à finir déshydraté
Et si l'envie d'tout foutre en l'air se pointe, dis-lui d'rappeler
Si jamais la cabine explose, j'rapperai même sous une pluie d'acide
J'finirai d'écrire en m'entaillant les veines sur une vitre cassée
Si la mort frappe à ma porte, me dit "t'es dans mes p'tits papiers"
Dis- lui de revenir après, dis-lui d'jarter, dis-lui d'venir backer
Ou laisse-moi lui dire "ferme ta gueule j'ai pas fini d'rapper"
J'partirai jamais en laissant l'histoire inachevée
Aujourd’hui je n’ai pas envie de te dire comment vaincre ta procrastination
Je l’ai fait bien trop longtemps et clairement ce n’était pas un chemin d’amour de moi
Oui je me crée des excuses
Oui je négocie avec moi-même
Oui je passe plus de temps à rêver qu’à faire
Et quand j’essaie de changer
Le résultat c’est comme un régime
Tu perds 5kg facilement mais t’en reprends 10 après
Je suis passée à l’action rapidement
Pour freiner encore plus fort ensuite
Aujourd’hui j’arrête de vouloir arrêter de procrastiner
Je me regarde procrastiner
Et c’est tout
Je vais te donner un exemple. L’un de mes outils pour me connecter au Divin et déployer ma magie c’est l’écriture.
Ecriture est une carte de l’oracle D’une Rive à l’Autre
Mais je n’écris pas.
C’est lent, ça me prend du temps, et surtout c’est très intense. Plus je vois la puissance de ma magie fonctionner dans le réel et moins j’écris. Oui j’ai peur de sa puissance.
Mais je ne travaille pas sur ma peur.
A la place, je me regarde procrastiner sans juger
Lundi : je n’ai pas écrit. Ok.
Mardi : je n’ai pas écrit. Ok.
Mercredi : je n’ai pas écrit. Ok.
Jeudi : je n’ai pas écrit. Ok.
Vendredi : j’ai écrit. Ok.
Samedi : je n’ai pas écrit. Ok.
Dimanche : j’ai créé un journal pour écrire. Ok.
Il est trop bien et je t’en reparle très bientôt!
Et rien d’autre.
Je fais face et cela change tout.
Je n’essaie pas de me justifier. Ce serait une fuite de ma réalité.
Je n’essaie pas de me dire que c’est bien quand même. Ce serait une fuite de ma réalité.
Je n’essaie pas de me faire un plan d’action. Ce serait une fuite de ma réalité.
Je fais face. Sans jugement.
La seule chose sur laquelle je mets mon focus c’est celle-là: “sans jugement”.
Et un jour ça devient facile. Je me dis que je n’ai pas écrit et c’est ok.
Réellement. Mon mental ne m’amène plus dans ses pérégrinations d’idées sans fin. Il est calme. Simplement.
Je n’ai plus peur du vide.
Le déni ne me sert plus à rien.
Et sans que je ne fasse rien de plus, je m’accepte et je m’aime.
Et depuis cet amour, parfois, j’ai envie d’écrire. Et c’est Ok.
Et depuis cet amour, souvent, j’ai envie de partager.
Ce n’est pas systématique et ça aussi c’est ok.
Et toi? Comment vis-tu ton rapport à la procrastination? Dis-moi en commentaire.
PS. Maintenant que j’écris j’apprends à ne pas juger ce que j’écrit. C’est encore une autre histoire. Une histoire d’activation de magie. Une histoire de prêtresse. Une histoire de folie peut-être. A suivre…
Merci beaucoup Caroline pour ce partage
J’ai beaucoup ris car je me suis beaucoup retrouvée dans ton texte et ça fait du bien de relire et de se rappeler de se lâcher la grappe un peu
J’adore créer, je suis très créative, j’ai des idées à foison mais quand il s’agit de les réaliser, ça turbine longtemps avant de passer à l’action
Et ça fait vraiment du bien d’être à l’unisson avec cette procrastination
Encore merci et belle journée
Maud Eveil